Agriculture
Selon Serge Kamgaing, consultant national en Système d'Information et Statistiques Agricoles, l'agriculture constitue pour le Cameroun "l'un des principaux moteurs de la croissance" économique. En effet, poursuit-it, en 2008, "le sous-secteur des cultures vivrières et de la rente représentent 75% de la Valeur Ajoutée du secteur primaire qui contribue à environ 23% du PIB". Dans le secteur de l'emploi, l'agriculture ainsi que l'élevage occupent également une place prépondérante au Cameroun. Conformément aux chiffres de l'INS, "la contribution du secteur agriculture et élevage est située à environ un tiers de la main d'oeuvre totale" du pays. Un secteur qui semble bien prometteur au premier abord. Parce que selon Flavien Kouatcha,
jeune ingénieur généraliste camerounais de 27 ans et fondateur de 'Save Our Agriculture", une entreprise basée au Cameroun, qui à vocation à contextualiser l'aquaponie pour l'Afrique, l'agriculture camerounaise connait de nombreuses difficultés. Inquiété par le déficit en importations que connait son pays, ce dernier s'interroge principalement sur la qualité et la disponibilité des semences adéquates aux productions agricoles, le manque de main d'oeuvre spécialisée dans le domaine, les modes de production, et enfin la logistique et distribution. Pour essayer de redorer le blason d'un secteur qui piétine, Save Our Agriculture fabrique et vend des kits aquaponiques "pour des personnes qui veulent avoir leurs aliments biologiques à domicile", et travaille sur l’unité conteneurisée, un produit dont le premier prototype se verra installer à Douala (capitale économique du Cameroun) en Décembre prochain permettant "aux agriculteurs et industriels de produire plus et mieux, directement sur les espaces de vente en zone urbaine". En fait, ces équipements révolutionnaires ont pour but d'accroître les volumes de productions et réduire les coûts pour les divers utilisateurs. En dépit des difficultés administratives et financières auxquelles Save Our Agriculture fait face, le CEO met toutes les chances de son côté pour aider les agriculteurs. Sa recette de réussite est simple: se faire accompagner et être ouvert aux éventuels échecs. J'ai eu la chance de m'entretenir avec Flavien Kouatcha pour en savoir plus sur son entreprise révolutionnaire:
jeune ingénieur généraliste camerounais de 27 ans et fondateur de 'Save Our Agriculture", une entreprise basée au Cameroun, qui à vocation à contextualiser l'aquaponie pour l'Afrique, l'agriculture camerounaise connait de nombreuses difficultés. Inquiété par le déficit en importations que connait son pays, ce dernier s'interroge principalement sur la qualité et la disponibilité des semences adéquates aux productions agricoles, le manque de main d'oeuvre spécialisée dans le domaine, les modes de production, et enfin la logistique et distribution. Pour essayer de redorer le blason d'un secteur qui piétine, Save Our Agriculture fabrique et vend des kits aquaponiques "pour des personnes qui veulent avoir leurs aliments biologiques à domicile", et travaille sur l’unité conteneurisée, un produit dont le premier prototype se verra installer à Douala (capitale économique du Cameroun) en Décembre prochain permettant "aux agriculteurs et industriels de produire plus et mieux, directement sur les espaces de vente en zone urbaine". En fait, ces équipements révolutionnaires ont pour but d'accroître les volumes de productions et réduire les coûts pour les divers utilisateurs. En dépit des difficultés administratives et financières auxquelles Save Our Agriculture fait face, le CEO met toutes les chances de son côté pour aider les agriculteurs. Sa recette de réussite est simple: se faire accompagner et être ouvert aux éventuels échecs. J'ai eu la chance de m'entretenir avec Flavien Kouatcha pour en savoir plus sur son entreprise révolutionnaire:
AE:
Bonjour Flavien Kouatcha, comment allez-vous aujourd’hui? Merci de m’avoir accordé cet entretien.
Alors pour débuter pouvez-vous vous présenter aux
lecteurs?
FK: Je suis Flavien KOUATCHA, ingénieur généraliste camerounais
de 27 ans passionné d’agriculture. Je dirige une entreprise d’agriculture
durable basée dans mon pays.
AE: Justement, vous êtes le fondateur du
projet Save Our Agriculture, qui vise à combattre les problèmes de logistique
que rencontrent les producteurs agricoles en zones rurales au Cameroun. Alors
qu’est-ce qui vous a
motivé à monter ce projet?
FK: Ma première expérience agricole remonte à l’année
2012. J’avais décidé de cultiver des pommes de terre dans la région de l’Ouest
du Cameroun d’où je suis originaire. Faire face aux difficultés de la
logistique a été une expérience tellement désastreuse que je me suis dis qu’en
tant qu’ingénieur, je me devais de trouver une solution pour tous les autres
jeunes et futurs acteurs de l’agriculture dans mon pays et sur le continent.
C’est ainsi que nous avons commencé, avec mes collaborateurs, à rechercher des
moyens de production faciles et accessibles directement dans les villes. Il
nous est donc venu l’idée de contextualiser l’aquaponie pour l’Afrique, cette
technique qui a fait ses preuves il y a plusieurs années dans les pays du
continent asiatique.
AE:
Selon vous, quelles sont les difficultés auxquelles les
agriculteurs font face en zones rurales?
FK: Je préfère directement parler d’agriculture
camerounaise parce que la zone rurale regorge la majorité du potentiel agricole
national. A mon avis, l’agriculture camerounaise connaît 4 principales
difficultés aujourd’hui. D’abord la qualité et la disponibilité des semences
adéquates à nos productions. Ensuite, la main d’œuvre efficace et bien formée,
puis les modes de production, élément clé dans la valorisation de la chaîne
alimentaire et enfin la logistique et distribution. Ce dernier attribut est
celui auquel nous avons décidé d’apporter une solution rapide avec l’aide des
producteurs et consommateurs
AE:
Cet engouement pour l’agriculture provient-il d’une passion
personnelle ou alors est-il tout simplement le fruit d’années d’expériences
professionnelles et/ou académiques?
FK: (Rires) Je n’ai jamais vraiment travaillé dans
l’agriculture avec une rémunération. Il faut dire que je suis né en zone
rurale. Mais je participais à l’exploitation agricole familiale au même titre
que mes frères. Certes, ma passion est née à cette époque mais je me suis
jamais dit dans mon enfance que je vivrais de l’agriculture. Aujourd’hui, j’ai
traversé de nombreuses étapes de ma vie, j’ai travaillé à des postes de
responsabilité dans des entreprises multinationales et ensuite, j’ai décidé que
ma voix devait compter. Aussi simplement.
AE:
Quels services offre « Save Our Agriculture » aux agriculteurs
ruraux?
FK:
Nos services ne s’adressent pas seulement aux agriculteurs, mais aussi aux consommateurs qui souhaitent être impliqués dans la chaîne de production ou fabriquer leurs aliments eux-mêmes à domicile. Aujourd’hui, nous fabriquons et vendons des kits aquaponiques pour des personnes qui veulent avoir leurs aliments biologiques à domicile. Mais, notre produit ultime est l’unité conteneurisée dont nous installerons le premier prototype en Décembre dans la ville de Douala. Cette dernière permettra donc aux agriculteurs et industriels de produire plus et mieux, directement sur les espaces de vente en zone urbaine.
Nos services ne s’adressent pas seulement aux agriculteurs, mais aussi aux consommateurs qui souhaitent être impliqués dans la chaîne de production ou fabriquer leurs aliments eux-mêmes à domicile. Aujourd’hui, nous fabriquons et vendons des kits aquaponiques pour des personnes qui veulent avoir leurs aliments biologiques à domicile. Mais, notre produit ultime est l’unité conteneurisée dont nous installerons le premier prototype en Décembre dans la ville de Douala. Cette dernière permettra donc aux agriculteurs et industriels de produire plus et mieux, directement sur les espaces de vente en zone urbaine.
AE:
Quels avantages votre projet apporte-t-il à ces agriculteurs et
à ceux des zones
urbaines?
FK: Grâce à nos installations, les utilisateurs pourront
accroître leurs volumes de production de 2 à 3 fois plus. En réduisant les
pertes dans le circuit, ils dépenseront moins d’eau pour produire les aliments.
Cela a des répercussions sur le taux de carbone déversé dans l’environnement.
Avec un retour sur investissement de 15 mois, nos unités seront un outil de
redynamisation de l’agriculture nationale et même internationale.
AE:
Percevez-vous de potentiels inconvénients?
FK: Le seul inconvénient que nous percevons à ce jour,
c’est l’investissement de départ qui s’avère plus important que dans une
installation conventionnelle.
AE:
À quels obstacles
faites-vous face quotidiennement dans le contexte de votre projet?
FK: Jusqu’à aujourd’hui, notre projet a été financé sous
fonds propres. Vous pouvez imaginer que ce n’est pas facile. Entre les
rémunérations, les charges fixes et autres consommables, c’est vraiment la
passion qui nous guide. Néanmoins, nous pensons que les choses pourraient
nettement être améliorées si l’information circulait convenablement au niveau
du Ministère en charge de l’Agriculture, qui a mis en place de nombreux
programmes mais nous ne savons pas exactement comment procéder pour en
bénéficier. Nous avons récemment reçu une invitation de la présidence du Kenya
pour l’African Green Revolution Summit en Septembre prochain. Nous aimerions
bien nous y rendre après avoir présenté la solution à nos autorités, ce qui
n’est pas chose facile puisque nous avons demandé plusieurs audiences sans
succès.
Nous avons aussi un problème de main d’œuvre. Il est
de moins en moins facile de trouver du personnel compétent dans l’agriculture.
Davantage lorsque vous vous attaquez à des domaines encore plus précis comme
l’aquaponie. Et lorsque vous formez le personnel, il s’en va s’il est pressé de
toucher des rémunérations importantes. En l’occurrence, un jeune sera plus
intéressé à être moto-taximan qu’agriculteur avec une vision sur le long terme.
AE:
Ce projet requerrait-il un financement important? Si oui, comment êtes-vous arrivé à le financer?
FK: A ce jour, nous en sommes à plus de 10 millions de
Fcfa de dépenses. Nous avons pu y arriver grâce à de nombreux amis et membres
de la famille qui croient en ce projet. Aussi, nous avons mis en vente des kits
aquaponiques individuels. Je pense que c’est l’une des meilleures décisions que
nous ayons prises. Même si cela ne peut pas être mis en avant pour un rendement
important, c’est une sorte de démonstration des potentialités de l’aquaponie et
jusqu’ici, ça a bien marché.
AE:
Quels sont les facteurs qui ont facilité l’envol de ce projet?
FK: Tout simplement la passion et la foi en ce que je
fais. Sans oublier l’accompagnement de personnes passionnées qui constituent
mon équipe de travail.
AE:
De quels moyens usez-vous pour accroître la visibilité de votre projet,
notamment sur internet et sur le terrain?
FK: Nous avons un site internet que nous mettons à jour
régulièrement, nous avons des comptes sur les réseaux sociaux. Même s’il n’est
pas toujours évident de tenir toutes ces activités avec une main d’œuvre
réduite, nous essayons de rester présents et captiver notre audience à notre
façon.
AE:
Quel est votre plus grand rêve?
FK: Faire entrer l’agriculture dans le programme de
formation de mon pays. Nous ne comprenons pas encore à quel point c’est
important de pouvoir produire ce que nous consommons. La balance des importations
étant déficitaires à ce jour, nous sommes loin de pouvoir prétendre à
l’autosuffisance alimentaire souvent énoncée dans les médias.
AE:
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes africains et plus particulièrement camerounais
qui aimeraient se lancer dans des entreprises agricoles mais n’osent pas?
FK: Il ne faut pas trop réfléchir. Faites-vous
accompagner si vous n’avez pas le courage suffisant. Mais, sachez que vous
pourrez ne pas réussir du premier coup. Ce n’est pas mauvais. Le vrai échec,
c’est de ne jamais essayer du tout.
AE: Merci encore pour cet interview.
AE: Merci encore pour cet interview.
Facebook: Save our agriculture (@saveurag)
Sources: http://www.countrystat.org/country/CMR/contents/docs_content/cmr-panorama-report-i.pdf
Par Anne Edimo