Saturday, June 11, 2016

La Communication Africaine 2.0 en Plein Essor

Communication
Relations Publiques
Afrique
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À 30 ans, Marylène Owona est déjà CEO de Kouaba, une entreprise spécialisée dans le Marketing intégré et la communication digitale axée sur l'Afrique basée à Douala (Cameroun) et à Abidjan (Côte d'Ivoire), qui a une forte spécialisation dans l'analyse de données et le profilage des consommateurs africains. Malgré les difficultés financières rencontrées durant la création de Kouaba, cette afro-optimiste a tout récemment ouvert une branche à Abidjan et est en voie de formaliser des partenariats avec des entreprises anglophones et dans des pays où l'entreprise n'est pas encore implantée. Cette dynamique jeune femme a accepté de m'accorder un entretien pour me parler de son aventure.

AE: Bonjour Mlle Marylène Owona et merci d’avoir accepter de m’accorder cet entretien. Alors qui est Marylène Owona?
MO: Bonjour et merci à vous. Je suis une camerounaise de 30 ans qui travaille à vivre son rêve africain. Je vis entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire où nous venons d’ouvrir un nouveau bureau.

AE: Depuis un peu plus de deux ans, vous êtes la présidente de l’agence Kouaba spécialisée en Marketing intégré et communication digitale axée sur l’Afrique. Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette agence?
MO: Après avoir travaillé 8 ans dans la communication, j’ai éprouvé le besoin de me tourner vers l’Afrique et de découvrir et de partager mes connaissances sur le marché local. C’est ainsi que Kouaba est née. L’agence fait du marketing et de la communication digitale avec une forte spécialisation dans l’analyse de données et le profilage du consommateur africain. En Afrique, il y a 54 pays et autant de marchés. Dans ces marchés il y a différents types de consommateurs dont les habitudes sont majoritairement liées à leur culture mais aussi à des paramètres intrinsèques que l’on ne retrouve nulle part dans le monde. Demain on voudrait pouvoir dire à chacun de nos clients : ouvrez un magasin dans x zone car vos consommateurs finaux passent devant en voiture à telle vitesse et telle fréquence ce qui augmentera de 35% votre chiffre d’affaires. Pour cela on se base sur les datas, les données de ce marché que nous collectons , analysons et restituons.

AE: Quel était votre parcours académique? Je fais allusion à vos études supérieures notamment

MO: J’ai fait des études de langues avec option marketing.

AE: Intéressant. Diriez-vous que les connaissances acquises pendant vos études supérieures ont concouru à vous aider à monter votre entreprise au même titre que votre expérience professionnelle? 

MO: L’école pas vraiment. Je trouve qu’il y a un fossé trop important entre ce qu’on nous apprend et les besoins pratiques que nous avons. 
L’expérience pro a été par contre très déterminante. J’ai beaucoup appris et j’ai beaucoup appliqué.

AE: Alors sur votre site, il est inscrit que « Kouaba signifie Parler, Communiquer dans une langue de l’Afrique Centrale ». Pourquoi avez-vous choisi ‘Kouaba’ en particulier?
MO: Parce que le désir de Kouaba est d’améliorer la communication entre nos clients et leurs prospects. Et par ricochet participer à l’évolution de la vision de la communication sur le continent… d’un aspect généraliste à du « costumer centric » c’est-à-dire au travers de la prise en compte de chaque client comme une entité à part.

AE: Avez-vous eu recours à du Crowdfunding ou du sponsoring pour monter votre boite?
MO: Non pas le moins du monde. J’ai commencé dans mon salon comme beaucoup d’entrepreneurs digitaux. C’est ce qu’on appelle le « bootstraping ». Les revenus des premiers clients m’ont permis d’investir dans de meilleurs outils puis embaucher et ainsi de suite.  L’appel aux financements extérieurs n’est pas une option adaptée à toutes les startups. Des fois fonctionner avec très peu de fonds permet de faire preuve de créativité et de faire des erreurs sans impliquer de fortes sommes. Par ailleurs fonctionner de cette manière permet d’aller voir les investisseurs avec un projet solide qui a fait ses preuves et ainsi mieux vendre son entreprise.

AE: Est-il évident pour une entreprise de ce genre d’évoluer dans un contexte africain où le recours aux spécialistes des relations publiques n’est pas aussi prononcé qu’en Amérique du Nord ou en Europe par exemple?
MO: L’Afrique aime fonctionner avec l’Afrique contrairement à ce que l’on pense. Si vous avez un produit de qualité, quelques références et beaucoup de persévérance vous êtes les bienvenus. La demande locale est très forte et avant d’investir les directeurs marketing veulent avoir à leurs côtés, en permanence ceux qui vont gérer leurs communications. A terme, on ira vers moins de présence occidentale et moins d’appels à des entreprises ne possédant même pas de bureau local.

AE: Quels sont les principaux services qu’offrent cette agence?
MO: Nous sommes une agence full digital c’est-à-dire complètement dédiée au web et même si nous faisons des incursions dans le offline avec de l’affichage ou notre magazine papier Digit Afrika, nous revendiquons fortement cette spécialisation. 

Plus précisément, nous faisons de la communication, publicité, sites web, vidéo, collecte et analyse de données etc…

AE: Quelle est votre clientèle cible?
MO: Les entreprises sur le continent ou ayant un pied sur le continent.

AE: Êtes-vous plus portée vers les entreprises publiques, privées ou parapubliques?
MO: Nous travaillons avec tous les secteurs.


AE: Travaillez-vous en partenariat avec d’autres agences de communication?

MO: Oui tout à fait. Nous sommes en train de formaliser des partenariats avec des agences en Afrique anglophone et dans des pays où nous n’avons pas de bureaux.

AE: Votre agence est basée à Paris (France) et à Douala (Cameroun). Comment arrivez-vous à gérer cela?
MO: La cellule parisienne est une représentation. Nous avons des bureaux a Douala et depuis 2 mois à Abidjan. Je suis donc plus souvent entre les deux. J’ai la chance d’avoir des équipes dédiées à leur travail qui ont la maîtrise de ce qu’elles font. Etre entre plusieurs pays nous permet non seulement de développer nos parts de marché mais en plus d’avoir une connaissance locale des consommateurs et ainsi enrichir les services que nous offrons à nos clients. C’est donc un atout qui nous apporte surtout des facilités.

AE: Avez-vous rencontré des difficultés dans la création de votre entreprise? Si oui, lesquelles?
MO: Difficultés de financement, nécessité de repenser le projet en permanence la première année etc… Les difficultés de tout entrepreneur. Après, on apprend à transformer les difficultés en atouts.

AE: Entendez-vous agrandir votre entreprise et diversifier davantage vos services dans le futur?
MO: Oui nous avons pas mal de choses sur le feu. Suivez nos réseaux sociaux ;)

AE: Avec plaisir. Quels sont les pseudonymes de Kouaba sur la toile?
MO:  FB https://www.facebook.com/KouabaAgency/?fref=ts
Twitter @kouaba_agency
Instagram @kouaba


AE: Quel est votre plus grand rêve?

MO: Une jeunesse africaine organisée armée pour gagner la bataille économique mondiale.

AE: Pour finir, quel conseil donneriez-vous à la jeunesse africaine qui depuis quelques temps maintenant prospère dans l’entrepreneuriat?
MO: De ne pas se faire des films. L’air n’est pas la chanson. Entreprendre c’est dur, réussir dans l’entrepreneuriat l’est encore plus. La finalité n’est pas d’avoir des articles de journaux mais de faire du chiffre. C’est sur ce point qu’il faut se concentrer. Un beau concept n’a d’intérêt que s’il crée de la valeur. Donc réalisme, focus, persévérance et connaissance du marché sont des sine qua non de la réussite, locale et internationale.

AE: Merci encore pour cet entretien et bonne chance pour vos projets futurs
MO: Merci à vous et bon courage

Sources: http://kouaba.com/ 

Par Anne Edimo