Sunday, February 9, 2014

L'industrie du jeu vidéo



Technologie
Jeu vidéo
Cameroun



 Source: FACEBOOK

L'industrie du jeu vidéo fleurit en Afrique et plus particulièrement au Cameroun.

Dynamique et surtout très ambitieux, Olivier Madiba, jeune entrepreneur Camerounais de 28 ans met sur un jeu vidéo révolutionnaire: Aurion. 
Olivier Madiba, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous?
Je suis Madiba Guillaume Olivier, jeune camerounais de 28 ans. Je suis titulaire d’un bac+3 en informatique de l’université de Yaoundé 1, j’écris (un roman publié et primé) et je suis aussi le fondateur du premier studio de jeux vidéos d’Afrique centrale : Kiro’o Games.
A part ça je pense être quelqu’un de plutôt cool à vivre, j’aime bien passer du temps (quand le boulot le permet) avec mes amis d’enfance et nous avons des moments délires qu’on ne nous soupçonnerait pas  (faire des karaokés de chansons mangas).

Quand et comment vous est née l’idée d’Aurion, jeu vidéo Africain qui est d’ailleurs une touche de mythologie Africaine. Était-ce un rêve d’enfant?

Source: Developpez.com
L’idée de faire Aurion est née en 2004-2005. A l’époque je venais d’arriver en fac et j’avais très envie de faire du jeu vidéo. A l’époque le but n’était pas de faire un jeu inspiré des mythes de l’Afrique en tant que tel. J’ai juste pensé à faire un jeu avec un personnage noir, d’ailleurs le premier modèle d’Enzo avait une psychologie calquée sur Sangokou (j’étais jeune).
C’est au cours de l’année 2011-2012 en réécrivant le scénario d’Aurion que nous avons pensé à puiser dans nos mythes et traditions pour proposer quelque chose de neuf. Il faut bien préciser que notre ambition va au-delà d’emballer des concepts anciens dans du papier cadeau africain. Certes on ne va pas réinventer toute la roue, mais on pense apporter des innovations gameplay et de mises en scène assez notoires.

Que veut dire Aurion? Ce nom a –t-il une signification particulière ou alors est-il le pur fruit de votre imagination?
« Aurion » ne veut rien dire de particulier en effet. J’ai juste « senti » ce mot au moment où j’ai décidé de créer un jeu, j’appréciais sa consonance « énergétique » et j’ai décidé de le garder en évoluant pour conserver et faire évoluer l’âme du projet.


Alors en décembre dernier, vous avez lancé le premier studio Kiro’o games, un tournant important pour l’évolution de votre projet? Qu’est-ce que ce studio représente?

Le studio représente plusieurs choses, et beaucoup plus que ce que j’avais imaginé au début en le lançant :
-          Pour mes collaborateurs et moi : Ce sont nos rêves d’enfants qu’on réalise. Nous avons la chance de pouvoir vivre de ce que nous avons toujours voulu faire. Tous ne voulaient pas forcément faire du jeu vidéo, mais il y a ceux qui voulaient dessiner, ceux qui voulaient faire de la musique, etc.
-          Pour notre continent et les jeunes africains : on se rend compte qu’on devient peu à peu un symbole de réussite auquel plusieurs personnes peuvent s’identifier. Nous avons le parcours de « Mr tout le monde » et nous avons démontré que même chez nous on peut encore briller rien qu’en misant sur du travail et l’envie de bien faire.
-          Pour l’industrie du jeu vidéo : Pour le moment nous sommes un vent de fraîcheur prometteur.
De façon donc globale, nous avons attiré l’attention sur nous et nous devons maintenant prouver que nous méritons d’être là.


L’investissement pour le jeu vidéo est fixé à environ 75.000 Euros. En ce qui concerne les investisseurs, rencontrez-vous ou avez-vous jusqu’ici rencontré des difficultés? Si oui, lesquelles?
L’investissement pour le studio est fixé en fait à 106 000 € minimum mais nous sommes en  train de lever 180 000€ environ. Nous avons eu de la difficulté au début parce que la plupart des personnes nous prenaient pour des arnaqueurs web quand on en parlait.
Mais au fur et à mesure de notre couverture presse la confiance s’est installée. Une fois convaincu les premiers actionnaires, le reste  va plus vite.
A ce jour nous continuons de vendre des parts et toutes personnes voulant être actionnaire, peut en acheter à partir de 610€. Il faut nous écrire à contact@kiroogames.com pour plus de détail.


Vous travaillez actuellement pour MADIA, située à Yaoundé. En quoi consiste cette entreprise? Quels sont ses objectifs? Quel position occupé vous?

MADIA est une SARL que j’ai cofondée avec MAMIA Patrick. MADIA est un jeu de mot entre nos 2 noms. MADIA fait dans les services informatiques, notamment les sites webs. J’ai été Directeur Général de MADIA pendant 3 ans, maintenant je me concentre sur le studio et un autre membre de MADIA a repris les rennes.




Être un jeune entrepreneur de 28 ans paraît submergeant. Quels sont les difficultés auxquelles vous faîtes face?
Ouh là, c’est vrai que ce n’est pas facile. On doit sacrifier beaucoup de chose surtout sa vie privée. Mais ce qui motive ce n’est pas tant le gain matériel mais surtout le challenge humain qu’on se donne et la joie de se sentir grandir.

Quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes qui aspirent à se lancer dans l’entreprenariat?
Je leur donnerais ma devise personnelle : être réaliste c’est trouver un moyen rationnel d’atteindre un but magnifique. Donc il faut avoir vos rêves mais aussi être prêt à payer le prix en termes d’efforts et de travail. Il faut aussi que vous soyez conscients que vous êtes votre première matière première et que vous travaillez constamment sur les qualités nécessaires à « qui vous voulez être ».

Quel bilan pour 2013 en terme de Aurion?
Le bilan est positif, on a réussi l’impossible en ouvrant un studio ici. La communauté de fans qui attendent le jeu grandit chaque jour, nos actionnaires nous font confiance. 2013 a en tout point été une année folle, avec le marathon des conférences ensuite de la levée de fonds.

Quels projets pour 2014?
Nous allons essentiellement nous concentrer à finir le jeu. Notre site web est d’ailleurs disponible sur www.kiroogames.com et vous pourrez être tenus informé des actualités sur le développement et le studio.

Vous multipliez les publications! Aurion se fait peu à peu connaître pouvez-vous dire que vous êtes sur la bonne voie?
Oui évidemment le revers c’est que plus nous faisons du bruit, plus nous avons intérêt à être à la hauteur pour le public avec le jeu au final. On se met beaucoup de pression (positive) pour faire un bon jeu.


Merci d’avoir partagé tout ceci avec nous Monsieur Madiba.

AEN